vendredi 29 février 2008

Ecologie, Business, Informatique : le nouveau cocktail ?

Cet article ne traite pas de l’énergie photovoltaïque, mais d’un tout autre sujet : l’informatique. En fait, il me semble opportun de mettre en avant une tendance actuelle dans le monde des affaires, car celle-ci s’inscrit dans une démarche de développement durable et tente d’apporter des solutions pour améliorer la lutte contre le réchauffement climatique. De grandes multinationales, telles Google ou Cisco pour ne citer que les plus en avance, misent sur ces nouveaux segments de marché. Ces nouveaux axes de développement sont caractérisés par la convergence de deux domaines : l’informatique d'un côté et les problématiques environnementales de l'autre côté. Ces nouveaux secteurs d’activité sont portés par l’innovation technologique qui est de plus en plus fiable, rapide et facile à mettre en œuvre. Comme quoi écologie et business peuvent faire bon ménage.

Aux États-Unis on appelle cette tendance le Green-tech. Il s’agit du mariage des technologies de l’information et de la communication (TIC) avec la lutte contre le réchauffement climatique. De nos jours on ne peut passer à côté de ce phénomène, il est présent partout : dans les médias, dans les librairies, dans la blogosphère…et bien entendu dans la bouche des investisseurs, car ces derniers sont à l’affût du Google ou Cisco de demain. Dans ce blog, nous avons déjà longuement parlé de la fondation Google.org, qui est la branche philanthropique du célèbre moteur de recherche homonyme. Rappelons juste que cette fondation investit déjà plusieurs millions de dollars par an dans la production d’énergie propre.

Aujourd’hui, intéressons nous à Cisco, le leader mondial des réseaux informatique. Sur le terrain encore vierge du Green-tech, la société avance ses pions et a officiellement lancé son implication la semaine dernière à San Francisco, lors de la première conférence mondiale sur le développement durable et les technologies de l’information. Pour le fabricant d’infrastructures réseaux, l’efficacité dans la lutte contre les changements climatiques passera par l’utilisation d’Internet. Lors de cette conférence, Cisco n’a rien caché de sa vision et de sa stratégie. La société entend être leader sur ce marché et pour ce faire elle met en place un grand projet mondial, qui rassemblera 3 grandes villes pilotes : San Francisco, Amsterdam et Seoul. A l’issue des deux jours de conférence, Cisco officialisa le projet CUD (Connected Urban Developpment), dont le but est de travailler avec ces 3 villes, pour définir leurs besoins ainsi que les meilleures pratiques pour améliorer la lutte contre le réchauffement climatique.

L'intelligence de Cisco, c'est de faire en sorte que les idées émanent des institutions, que toute la partie réflexion soit assurée par les collectivités et institutions chargées du développement urbain. Ainsi Cisco, avec son armada de chercheurs et d’ingénieurs réalisera les outils technologiques nécessaires pour répondre aux besoins définis lors du projet. C'est une petite révolution dans la conception des produits informatiques. Nous ne sommes plus dans une configuration où les éditeurs proposaient des applications, censées répondre à un besoin des utilisateurs, mais dans une démarche inverse. Les utilisateurs sont impliqués dans la définition du produit, ils collaborent avec les équipes de l’éditeur. Puis, à partir de la définition du besoin, l’éditeur prend en charge la réalisation de l’application; Cette démarche est similaire à celle initiée par Larry Brilliant il y a quelques semaines. Pour le « patron » de Google.org, la société Google doit mettre à disposition des administrations ses services et son savoir-faire en termes d’ingénierie. Larry Brillant est convaincu que l’ingénierie sociale améliorera les services publics, ce qui aura des répercussions positives dans la société. D’après ce philanthrope de 64 ans, un monde meilleur repose sur des institutions efficaces.

Bref depuis 2 ou 3 ans la prise de conscience des changements climatiques est de plus en plus forte. Notons, qu’aujourd’hui, nous sommes passés d’une volonté politique à une volonté d'entrepreneuriat. Pour s’en convaincre il suffit de prendre en compte ces grandes entreprises qui aujourd’hui investissent des dizaines de millions de dollars; Il y a aussi une autre motivation : la recherche de croissance, qui pousse ces grandes sociétés à investir pour tester ce nouveau marché. Toutefois, ne jugeons pas d’un mauvais œil ces initiatives, car il est encore trop tôt pour mesurer pleinement les impacts de ces investissements et la domaine de la recherche est souvent à court de moyens financiers.

L’argent et la recherche de profits restent la principale motivation d’une économie capitaliste.

PS : Une autre initiative est portée par la jeune société Qurrent. Je vous invite à consulter le site de la société Qurrent, pour avoir plus d’informations.

mercredi 27 février 2008

Création de la société EDF ENR

Lundi 25 février EDF ENR a annoncé deux choses : ses résultats pour l'année 2007 ( résultats conforment aux objectifs fixés) et ils ont annoncé la création d'une nouvelle structure avec EDF. Cette nouvelle société se consacrera au marché des énergies réparties (production sur le lieu de consommation) .

Extrait du communiqué :
La nouvelle structure proposera des offres complètes incluant équipements et services aux entreprises, aux professionnels et aux particuliers, en s'appuyant notamment sur un réseau de partenaires qualifiés dans la continuité de la démarche déjà initiée par EDF dans ce domaine. Pour les particuliers, ces offres seront commercialisées sous la marque "Bleu Ciel d'EDF". EDF ENR regroupera également des activités du Groupe dans la fabrication industrielle des équipements comme les chauffe-eau solaires, les modules photovoltaïques, les pompes à chaleur, les appareils de chauffage au bois.

Dans un marché des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique en fort développement, la création d'EDF ENR s'inscrit dans la stratégie de croissance rentable et de développement durable du groupe EDF.

lundi 25 février 2008

VOLTALIA, producteur d'électricité verte en Guyane

Lors du voyage de Nicolas Sarkozy en Guyane Française, les dirigeants de VOLTALIA faisaient partie du voyage. Pour rappel le groupe VOLTALIA est spécialisé dans la production d'électricité à base d'énergies renouvelables. Ils préconisent la mise en œuvre d'une interconnexion des réseaux électriques entre le Brésil et la Guyane pour répondre aux besoins croissants de la région en électricité. "L'interconnexion des réseaux électriques du Brésil et de la Guyane permettra de couvrir les besoins électriques de façon satisfaisante et surtout de répondre à ce paradoxe énergétique des pays amazoniens où la demande est actuellement couverte par une production thermique coûteuse et polluante alors que la ressource renouvelable abondante permet la construction d'usines d'électricité verte dans des délais très rapides. estime Robert DARDANNE, président de VOLTALIA, qui est présent en Guyane et au Brésil, au travers respectivement de VOLTALIA GUYANE depuis 2004 et de VOLTALIA Energia do Brasil depuis 2006.


A l'heure où le territoire de la Guyane connaît une augmentation de plus de 5 % par an de son besoin électrique et devra en 2011 remplacer la centrale thermique de Degrad des Cannes d'une capacité de 80 MW, le président de VOLTALIA souligne que le coût de production électrique à base d'énergies renouvelables s'avère compétitif au regard du coût de production actuel des centrales thermiques tout en préservant la qualité de l'environnement. e projet d'interconnexion présente l'avantage de sécuriser l'approvisionnement électrique en Guyane mais aussi de développer de nouveaux projets à base d'énergies renouvelables produisant de l'électricité devenant exportable. Répondant à un axe prioritaire de la coopération transfrontalière franco-brésilienne, il s'inscrit pleinement dans les actions de valorisation de l'environnement et des ressources renouvelables amazoniennes.

mercredi 20 février 2008

SILPRO : Silicum de Provence

Cette news date un peu, mais il me semble opportun de la re-publier car bien souvent dans le secteur photovoltaïque la matière première fait cruellement défaut, et cela se ressent sur les prix. Cette news est issue du site : ENERPLAN

François Loos, ministre délégué à l’industrie, a lancé officiellement le 14 mars le projet SILPRO (pour Silicium de Provence) de construction d’une usine de production de silicium à usage solaire. Cette usine sera la première au monde à être dédiée exclusivement à la production de silicium polycristallin pour l’industrie photovoltaïque. Silicium de Provence est un consortium constitué de trois entreprises : la société française Photon Power Technologies (initiateur du projet), le groupe néerlandais spécialisé dans la fourniture d’énergie Econcern et la start-up norvégienne Norsun.

L’idée de ce projet est née d’une visite sur le site de l’usine d’Arkema à Saint Auban (04), touchée par un plan de restructuration, dans le but d’y implanter une centrale photovoltaïque. Le contexte de pénurie mondiale de silicium et l’opportunité d’utiliser le chlorure d’hydrogène produit par l’usine en place ont contribué à faire émerger un projet beaucoup plus ambitieux d’usine de production de silicium.

Pari tenu ! Des budgets importants ont été mobilisés, 250 millions d’euros la première année, avec 250 emplois à la clé. Le début des travaux est prévu en juillet 2007 pour un début d’exploitation un an plus tard et le premier silicium produit fin 2008. La capacité de production sera de 4000 tonnes de silicium par an et une phase d’extension de l’usine avec doublement de la production est à l’étude.

Mais au-delà de la création de cette usine, c’est bien la mise en place de toute une filière photovoltaïque qui est évoquée, du silicium au module en passant par la cellule. De quoi bâtir une véritable vallée du silicium, qui constituera une étape majeure dans le développement du photovoltaïque en France.

jeudi 24 janvier 2008

Israël et le Project Better Place : Nouveau partenariat !

Dans un précédent post nous avions déjà parlé de l’ambitieux projet lancé par l’entrepreneur Shai Agassi. Ce projet : « Project Better Place » a fait un nouveau pas en avant, cette fois à l’étranger. Dans un communiqué du 21 janvier 2008, les leaders du projet ont annoncé un nouveau partenariat avec le constructeur français Renault-Nissan et le Gouvernement Israélien. Pour ce dernier, la mise en place d’un réseau électrique de raccordement entièrement dédié à la recharge de batterie pour des véhicules électriques représente une belle opportunité pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole.

Le Premier Ministre Israélien Ehud Olmert, avec le soutien actif du Président Shimon Peres, veux faire de son pays un laboratoire pour les voitures hybrides et par la même occasion réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Pour inciter ses concitoyens à s’engager sur cette voie, son gouvernement mettra en place deux mesures : La première consistera à proposer des déductions fiscales pour tout achat d’un véhicule électrique et la deuxième mesure fournira l’autorisation nécessaire au lancement de travaux de déploiement du réseau de raccordement sur le sol Israélien.

Renault-Nissan quand à lui s’engage à fournir quelques véhicules électriques de type Mégane à un prix proche des modèles à combustion. D’après le constructeur les performances sont proches de celles d’un moteur classique de 1.6 litre. Les batteries lithium-ion garantissent de plus une bonne longévité. Elles ont été developpées par Nissan avec la contribuion de NEC. Leur durée de vie avoisine les 7000 recharges et chaque recharge permet de parcourrir 124 miles soit 200 km. D'après le communiqué de Renault-Nissan les conditions nécessaires au succès de la commercialisation à grande échelle de véhicules électriques sont réunies et devrait débuter en 2011.

Le modèle économique du projet s’inspire des opérateurs téléphoniques. Chaque propriétaire de voiture souscrit un abonnement pour pouvoir recharger sa batterie depuis le réseau PBP. Le montant facturé est proportionnel de la distance parcourue et surtout inférieur au coût en essence pour cette même distance.

Pour information ce projet est dôté d'un budget total de 200 millions de dollars, ce qui renforce considérablement les chances d'aboutissement d'une telle initiative.

Source : New York Times

lundi 21 janvier 2008

Les grands projets Français.

Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, a signé vendredi à la mi-journée une convention-cadre avec Jean-Paul Alduy, sénateur-maire de Perpignan pour faire de l'agglomération "un exemple mondial" de production d'énergie renouvelable, couvrant plus que sa consommation énergétique. Cette "convention Grenelle 2015" a pour but premier de produire sur le territoire de l'agglomération une énergie 100% renouvelable, supérieure à la consommation de l'agglomération, en utilisant plusieurs sources d'énergie (solaire, éolien, récupération de chaleur).Le bouquet énergétique de Perpignan repose notamment sur 40 éoliennes, 3 centrales solaires au sol et une généralisation des toitures solaires sur les bâtiments publics. Il prévoit également la mise en place de 70.000 m2 de toitures photovoltaïques sur le Marché Saint-Charles (plate-forme de redistribution européenne des fruits et légumes méditerranéens) pour un investissement de 55 millions d'euros. Il y ajoute enfin la récupération de chaleur de l'incinérateur de Calces, au nord de la ville.
c'est la plus grande opération photovoltaïque intégrée au monde", a déclaré Jean-Louis Borloo, en se félicitant d'"une parfaite application du Grenelle de l'environnement". "Perpignan est la première ville en Europe à se lancer dans un programme énergétique renouvelable de cette ampleur", a-t-il ajouté.

Le plan prévoit une production renouvelable de l'ordre de 440.000 MWh/an pour une consommation résidentielle de 436.000 MWh pour l'ensemble de l'agglomération.

Ce projet de centrale photovoltaïque s'incrit dans le plan d'action voulu par le Ministre de l'Ecologie et soutenu par les recommandations du Grenelle de l'environnement. La mise en place par le Gouvernement de tarifs d’achat avantageux pour l’électricité d’origine renouvelable, favorise le développement de ces projets ambitieux. « Ce programme à l'échelle nationale, représente un montant de 500 M€. Avec un temps de retour entre 7 et 10 ans, ce n’est pas un coût, c’est un investissement ! » à précisé Jean-Louis Borloo.

Jean-Louis Borloo qui souhaitait voir le chômage baisser avec les chèques emplois-service, à toutes les chances de voir son souhait se concrétiser avec ces projets dans le secteurs des énergies renouvelables.

jeudi 17 janvier 2008

EDF Energies Nouvelles poursuit son approvisionnement en modules photovoltaïques


Pour reprendre la thématique du post précédent, l'année débute par une annonce de la société EDF Energies Nouvelles. Dans un communiqué du 14 janvier 2008 EDF Energies Nouvelles annonce la signature de deux nouveaux contrats d’achat de modules photovoltaïques pour répondre à ses besoins de développement dans l’énergie solaire.

Extrait du communiqué :
Le premier contrat avec Solarfun (Nasdaq : SOLF), porte sur une commande de modules silicium monocristallin pour 17 MWc fermes et 5 MWc en option. Cette commande est passée conjointement avec Photon Power Technologies, partenaire en France d’EDF Energies Nouvelles dans l’énergie solaire et qui se portera acquéreur d’environ 20% des volumes.
Le second contrat avec Yingli Green Energy (NYSE : YGE), porte sur la fourniture de modules silicium polycristallins pour 7 MWc fermes, et 6 MWc supplémentaires en option.
Les modules sont livrables en 2008. Ils sont destinés à la réalisation de centrales, au sol ou en toiture, appelées à être mises en service en 2008 et en 2009.
Avec la signature de ces contrats auprès de deux acteurs chinois de référence dans la filière solaire, EDF Energies Nouvelles poursuit la diversification de ses approvisionnements.

Analyse :
Le montant de la transaction n'est pas révélé, comme la plupart des contrats d'achats passés par les intégrateurs. La conclusion que nous pouvons en tirer, est que EDF Energie Nouvelles va concrétiser plusieurs gros projets dans les deux ans à venir et devenir un producteur d'électricité de plus en plus important en France et à l'étranger.

Sur le plan financier, pour le moment le cours de l'action est à la baisse, il a perdu 14% depuis le début de l'année. Toutefois, EEN reste une très belle valeur du secteur. A leur actif plusieurs projets de grande envergure sont en cours ou déjà en exploitation. Le seul point critique est le prix d'achat. La production d'électricité verte est soumise à une obligation d'achat garantie pour une durée de 20 ans. Mais le prix d'achat n'est pas maîtrisé. Celui-ci est fixé par Bercy et peut rencontrer de grande flutuaction dans les années à venir. L'allemangne qui avait basé sa croissance dans ce secteur, sur le modèle de l'achat par l'état de la production semble se poser de plus en plus de questions sur le financement de ces mesures pour les années à venir. Leur facture énergétique atteindrait les 500 milliards d'euros.