mardi 23 octobre 2007

Pendant ce temps les Occidentaux roulent dans leurs voitures !

Dans une interview parue dans Libération, le 22 Octobre 2007, Jean Ziegler, Rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’alimentation, met en garde contre le développement des biocarburants. Pour lui, la culture intensive du blé et du maïs réservée exclusivement aux agro-carburants est porteuse d’effets néfastes, tels que l’aggravation de la déforestation, l’augmentation des prix alimentaires et surtout l’augmentation de la famine dans le monde. Avec un exemple concret, il nous amène à réfléchir sur nos futurs choix en matière d’agriculture et d’énergie. D’après Jean Ziegler, pour faire un plein de 50 litres de biocarburants, il faut environ 232kg de maïs ; ces mêmes 232kg peuvent nourrir pendant un an un mexicain ou un zambien ! Jean Ziegler met en garde contre le transfert des cultures vivrières vers des cultures industrielles et propose un blocage de 5 ans des autorisations. Durant cette période, la communauté scientifique améliorera les techniques de production à partir du recyclage. A titre d’exemple, l’utilisation des déchets agricoles ou des parties non utiles des plantes doit progresser ; ce délai de 5 ans doit permettre d’y répondre.

Contexte international

Actuellement pour les Etats-Unis et le Brésil, le développement des biocarburants est primordial ; pour les premiers il s’agit de réduire leur dépendance en hydrocarbure et accessoirement lutter contre le réchauffement climatique. Pour les seconds, la vraie motivation est guidée par la nécessité de faire rentrer des devises pour réduire leur dette. Cette stratégie sur le long terme n’est peut être pas la meilleure d’après Ziegler, et ne répond qu’aux besoins des pays les plus riches. Le cours des matières premières s’envole, ce qui a pour conséquence de limiter l’accès aux aliments de base pour les plus pauvres.

Moratoire sur les biocarburants

Ziegler concentre ses efforts pour lutter contre une catastrophe qui menace l’humanité toute entière. Jeudi 25 Octobre il défendra devant l’Assemblée générale, l’idée d’un moratoire sur les biocarburants pendant 5 ans. Les sociétés civiles sont de plus en plus conscientes du danger que représente la main mise des grands groupes industriels sur la distribution des aliments et les conséquences d’une mauvaise gestion ces ressources.

Dans l’interview, il rappelle que « chacun est responsable de tout, devant tous ».

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